Mais j'ai retrouvé ça dans ma lecture d'hier soir :
[A propos des choses en général]
Alors que dès qu'on relativise, on a plus de facilité à s'en amuser, voire même à en rigoler.
Facile à dire! Mais tiens, au hasard: en amour par exemple, quand t'es pris à la gorge, t'en connais beaucoup qui arrivent à relativiser, toi?
Que ça se passe bien ou mal, c'est pareil, le flot, il est trop fort. On est embarqué par la fougue. Un courant qu'on peut plus contrôler. Sauf ceux qui ont un ordi à la place du cœur. Mais ceux-là, ils peuvent pas y prétendre, à l'amour. Ils ne font que le l'imitation, de la gesticulation sans étincelles, une frénésie de pacotille.
Non, je parle de ceux qui ont de la flamme, des emportements, des bouffées, un visage qui leur crépite dans les veines, la récurrence délicieuse d'un prénom qui s'impose à tout bout de champ, comme ça, sans prévenir. Avec en prime des espoirs, des tristesses et des bonheurs fous, tout l'arsenal de l'émotion, le portable greffé sur le corps, avec ses impatiences insupportables et ses libérations orgasmiques. Une omniprésence de l'autre quoi, lovée au milieu de la poitrine, oui là, exactement sous le plexus! Sans oublier le désir, ce désir qui résiste à tous les martèlements, tout en courbe et en chair, c'est lui le premier des acteurs, au premier acte tout du moins. Et puis il y a les larmes aussi, indispensables dans le scénario, des larmes en citernes, en piscines. Oui, il faut tout ça pour l'amour, sinon c'est du simili, du chiqué.
Alors bien sûr qu'on se laisse envahir, comment pourrait-on résister?
Si encore ils savaient viser juste, ces petits angelots à fesses rondes, mais non, ils tirent au jugé, n'importe quand, et nous, on se retrouve fléchés comme des Saint Sébastien, épinglés comme des papillons.
En somme, la liberté qui s'envole...
Comme un petit miel qui dégouline de partout, l'amour. Une attente qui finit jamais. Ah! Se serrer contre elle. Un scénario envoûtant... Une attirance toute fraîche vers la vie, une météo quasi-parfaite pour une pure roucoulade des cinq sens, les bras grands ouverts sur le monde qui palpite, les inquiétudes à fleur de peau, les petites pressions sur la main de l'autre. Je connais bien tout ça, moi.
Deux bouches, un baiser, et des yeux qui se ferment...
Plus près, toujours plus près... Les bras refermés sur ce corps, l'émotion à chaque pli de sa peau, et ses fossettes. Ah, ces fossettes! Une fontaine de promesses merveilleuses.
Et on nous demande de prendre du recul par rapport à des évènements pareils?
Moi je veux bien, mais qu'on me dise comment faire?