Uninteresting news from our lives, tome VIII,5.Mon tour pour la partie épique! (achu!... Nan!!! ne me tue pas!!!!... argl!). Bref.
Même si tout espoir d'avoir notre dernier train à l'heure est définitivement mort, on se rend tout de même à la gare. Aucun intérêt si ce n'est avoir un point de chute. L'accueil de la gare est incapable de nous donner une adresse d'hôtel à proximité, le seul qu'on trouve dans le quartier coute un bras. On commence à chercher des adresses d'hôtels "petit budget" sur le net (merci téléphone), on en trouve un du côté de la gare de Lyon. Ce n'est pas loin, on y va à pied.
Mais une fois sur place, on se rend compte que les indications géographiques pour trouver l'hôtel sont fausses. Il n'y a aucun hôtel de France "au pied de la gare". Go to l'accueil de la gare de Lyon, où le gentil guichetier nous indique une rue où il y a plusieurs hôtels pas trop cher. On s'y rend en toute confiance...
Arrivés dans la rue, toute fleurie et colorée, on choisit le premier hôtel qu'on voit, l'Hôtel Mignon... Vu de l'extérieur, ce n'est pas totalement faux... Les tarifs sont indiqués sur la porte, les fenêtres sont fleuries... "Pas de petit-déjeuner" (heu... OSEF.). "Sonnez pour entrer" (Ding dong!)...
Et là commence le film d'horreur de série Z... La personne qui nous ouvre la porte semble tout droit sortie du film "La colline a des yeux" VS "Hostel". Une imposante femme de ménage, vêtue d'une robe de chambre de vieille, la moitié de son corps, de son visage (et aussi de son cerveau) est boursouflé et rougi par un angiome évolutif qui la fait plus ou moins ressembler à une version serbe et "féminine" du Double Face de Batman.
Notre entrée dans l'établissement est accueillie par des cris de bébé et des aboiements frénétiques de 2 roquets estampillés Yorkshire. L'endroit fleure bon la pisse de chien frelatée et autres senteurs tout aussi réjouissantes... Qu'importe, mon Cœur choisit de suivre Freddy Krueger. Personnellement, je veux fuir. Dans la pièce d'à côté (en fait, c'est le salon-cuisine des gérants...) la tenancière de "l'hôtel", croisement improbable entre Le Pen et Nicole Croisille, s'occupe d'un nourrisson sur une table à langer qui semble lui servir de bureau. Deux autres personnes s'entassent dans cette petite pièce: un Victor-Lanoux-like et l'incarnation d'Heathcliff des Hauts de Hurlevent. Mon envie de fuir me presse, mais on prend quand même une chambre ici, va savoir pourquoi... J'ai peur.
On sort miamer un morceau.
"Hey! Elle a l'air sympa, cette brasserie! On prend quelque chose ici?" me lance mon chéri... C'est officiel, je ne ferai plus confiance à son jugement en matière de choix d'établissement...
On entre. On commande.
"Une grillade?"
"On en a pas aujourd'hui..."
"Un croque madame?"
"On en a pas aujourd'hui... On a que des croque monsieur..."
"Bah un croque monsieur avec des frites, alors..."
"On a pas de frites aujourd'hui... Que de la salade..."
"... Bah... On est trop gentils alors ouais...
"
On miame, en attendant une heure bien tassée qu'il nous apporte notre carafe d'eau... Le type se galère 3 plombes pour nous servir une carafe de Contrex parce qu'il n'a que des bouteilles au frais, et des carafes vides... humhum...
En gros, je voulais manger un pavé de rumsteck avec une sauce à l'échalotte et des frites, et boire une demi-Vittel. J'ai mangé un croque-monsieur avec de la salade, et bu une demi-Contrex. On y était presque, quoi.On se matte le début du match en buvant un coup sur place.
... Puis retour dans l'Antre de la Terreur.
Ça sent toujours l'urine, les chiens nous attaquent en entrant. Tout est normal.
Nous montons à l'étage, par un escalier qu'on pourrait qualifier de dangereux, si ce n'est de suicidaire, et arrivons à notre "chambre".
Pas aussi insalubre que le cloaque du rez-de-chaussée, mais sale quand même... Le sol est couvert de touffes de cheveux et de chewing gum abandonné, certains murs sont à moitié moisis, ça pue, et les toilettes ne sont qu'à moitié cachés par un rideau couleur crasse... Ça vous resserre les liens du couple de voir votre moitié sur le trône...
A peine vu, surtout entendu, quand même... 'gniii... plouf'. Et sois pas si dure avec cette chambre, elle avait la télé... et un matelas en poussins vivants, il faisait 'cui cui' quand on bougeait...
Tiens, je garde un peu le clavier pour la peine. On s'installe dans la chambre, nos odeurs de pieds fatigués parviennent à peine à changer l'atmosphère des lieux tant elle est puissante. On entend des cris de chiens, des bruits de gens bourrus. La pièce semble tirée d'un Silent Hill. on s'attend à voir la lumière vaciller, les aboiements canins se font plus faibles. On bloque la porte avec une chaise par précaution. On a peur. On finit tout de même par tomber dans le sommeil.Au réveil, on est toujours vivants.
Hors de question de se laver sur place vu l'état de la douche. Nous puerons donc pour le voyage du retour... On flippe un peu avant de sortir de peur de se faire massacrer par des autochtones bouilleurs d'enfants consanguins, surement avides de chair humaine et ne désirant pas de mauvaise publicité pour leur bouge infâme.
On s'habille en vitesse et on sort sur le palier... Et là... Ma parole, ça puait la pisse humaine! Je ne sais pas qui, des habitants ou du client de la chambre voisine, mais quelqu'un s'est soulagé sur place.
Fuyons! On descend les escaliers aussi vite qu'on le peut, on rend la clé à Nicole Le Pen, avec un hypocrite "Au revoir!" et on se sauve!
L'air pur du dehors nous a fait du bien... On a quand même pué pendant tout le voyage du retour, mais on aura bien ri.
Ouais, même dans le train du matin... Le groupe de 4 bcbg (une mère et 3 filles), genre "ô mon Dieu je suis au chômage, je dois faire attention à mon budget, je pars 2 semaines en vacances en Egypte, mes enfants font de l'équitation et ma fille sort dans les lieux branchés parisiens". On s'est bien marrés à les écouter jouer aux cartes, tout de même, surtout avec sa petite dernière (la seule du tas qui n'avait pas l'âge pour avoir un appareil dentaire pour corriger ses dents de rongeur -on l'appelait "lapin-dinde" à cause de ses gloussements-) qui élevait la stupidité humaine au rang d'art.
Incapable de comprendre le concept d'atout, elle jouait à peu près n'importe quoi avant de changer d'avis, et montrait sa main complète à tout le monde en 2 coups. Sa mère l'a tout de même qualifiée de "supra-intelligente"... Par rapport au reste de la tablée, c'était réaliste, vu que malgré le handicap de jouer avec sa main révélée et sa connerie digne d'une chaise à roulettes, elle a pourri tout le monde.Le pire dans tout ça, c'est que je n'ai absolument pas exagéré dans la description de cet hôtel. L'Hôtel Mignon devrait être classé seveso.